Le résumé de course d’Axel ici
Voilà , ce sera peut-être un peu long mais je n’oblige personne à lire… !
Pour ceux qui ne jonglent pas avec le jargon triathlétique, je traduirai quand je vous verrai… !
Un classement, des résultats, ces sont juste des chiffres additionnés. Mais derrière, il y a beaucoup de choses ; une longue journée, des péripéties, des moments de souffrance, d’euphorie… bref du vrai sport !
Pour cette édition 2011 de l’IM d’Hawaii, 1980 partants représentant 53 pays !
Réveil à 4h du matin ce 8 octobre pour le dernier repas avant la course, se réveiller tranquillement et correctement. Le départ sera donné à 7h30 après les pros. Il fait déjà hyper chaud. Le stress monte au moment de la mise à l’eau. Je me souviens de la bagarre d’1/4 d’heure en 2010 pour faire sa place en 1ere ligne.
Le départ s’effectue en eau profonde. Au coup de canon, je parviens à prendre un bon départ, quelques coups mais pas trop…
C’est ensuite que ça se complique, le niveau est très dense, impossible de nager correctement ; on touche toujours un dos, une épaule, on se fait passer dessus, beaucoup d’énergie et de temps perdu pour rien.
J’ai l’impression de nager facilement, peut-être un peu trop… c’est tellement compliqué de poser sa nage que je m’enferme dans un faux rythme. Au final, même temps que l’an passé pour les 3800m. J’espérais 2 min de moins.
Le positif est que je suis super frais.
Je décide de partir vite à vélo car le 1er aller-retour est vallonné, ce qui me permet de reprendre pas mal de places ! _ _ Une fois sur Khueen K Highway (le barbecue), je prends mon rythme, j’ai des super jambes ! Au km 60, je suis aux alentours de la 15ème place GA (groupes d’âge)….mais à la sortie d’une zone de ravitaillement, j’entends mon N° de dossard… PAF, carton rouge pour dépassement par la droite. Je suis obligé de m’arrêter dans la « penalty box » suivante pour purger ma peine : 4’ !!!! Interminable !!! J’ai l’impression qu’il y a des milliers de concurrents qui passent ! Je reste étonnement calme et repars dans la course.
A ce moment, on entame les 15 miles de montée ver le turn-point d’Hawi. Le vent souffle de face, je suis à mon avantage dès que la route s’élève, je refais mon retard, je reprends beaucoup de monde.
Sur le retour, j’ai les mêmes sensations qu’au Brésil, je me sens très bien mais je parviens à rester patient…
Les 60 derniers km se font avec le vent défavorable et le soleil tape fort.
Je suis tout de même content d’apercevoir la tour de l’aéroport, il reste 10 miles…
Je me suis très bien alimenté, je suis confiant pour le marathon. Je boucle les 180km vélo en 4h51’ (11’ plus rapide que l’an passé) pour 37,8 km/h de moyenne.
Ce qui fait 4h55’ pénalité comprise !
J’ai décidé de courir le marathon au GPS, histoire de ne pas partir trop vite.
Le 1er km est toujours TRES laborieux, j’ai pourtant déjà bien expliqué à mes 2 jambes que quand le vélo était terminé il fallait directement se mettre en mode cà p… éducation = répétition !
Ca se délie assez rapidement et je prends ma vitesse de croisière : 14km/h, je pars sur des bases de 3h, sachant que la seconde partie du marathon est BEACOUP plus compliquée !
Au 15ème km, fini de rigoler, on quitte le bord de mer et on attaque la côte de Palani Road avant de reprendre Khueen K comme pour le vélo. Ca y est, les champs de lave, le ciel bleu, le soleil, le goudron noir… barbecue pendant 10km.
Je continue à reprendre pas mal de concurrents, c’est bon pour le mental. Pour les ravitaillements, toujours la même chose : une gorgée de gel que j’ai avec moi, 2 gobelets d’eau, des éponges, 2 gobelets de glace que je mets dans ma trifonction, de nouveau 2 gobelets d’eau et des éponges… tout en gardant l’allure ! J’approche d’Energy Lab, le point clé du marathon. On quitte le barbecue de Khueen K pour entrer dans le micro-ondes…
L’an passé j’en étais ressorti à point. Cette fois ça se passe mieux mais je commence vraiment à souffrir de la chaleur. Les faux plats incessants ont raison de mon rythme mais je ne lâche rien !
Je suis au 30ème km, les jambes commencent à faire mal et j’ai très envie d’une immense bière… c’est mauvais signe. Je rajoute donc du coca à mes ravitaillements. J’essaie même de caler de la glace entre mon crâne et ma visière mais ça ne tient pas, P….AIN de chaleur !
10km, il reste 10km, je commence à penser à ma future licence de joueur de pétanque… Re mauvais signe, je me secoue intérieurement en me disant que j’ai une chance incroyable d’être ici, je me reconcentre, jette un oeil au GPS.
Encore 2 faux plats et c’est la descente de Palani Road. C’est normalement une bonne nouvelle mais j’ai tellement mal aux jambes que je me dis que je ne pourrai pas allonger la foulée. Tant pis, je tente le coup, dévale à 18km/h (ça descend très fort). En bas, il reste 1500m, je ne lâche toujours rien, j’ai encore un concurrent à aller chercher avant de passer la ligne en 9h06’, les larmes aux yeux, je suis vidé, j’ai réussi à aller au bout de moi-même, déjà un objectif atteint. Un marathon couru en 3h07’, dans des conditions de chaleur épouvantables.
Dans la zone de repos, je m’allonge et m’endors directement avant que Marie, Axel et Rudy me rejoignent.
Mes impressions sont les suivantes :
Pour le négatif :
Une pénalité de 4’ qui me prive d’un top 50 (je suis 54ème au scratch). Ca fait quand-même 41 places de mieux qu’en 2010)
En 9h02, je me serais battu pour la dernière place sur le podium dans ma catégorie (5 places ici à Hawaii)
Pour le positif :
Je parviens à nager sans dépenser trop d’énergie (mais je devrais me secouer un peu plus en compet je pense)
Grosse progression à vélo, à force de bosser, je finirai par être un bon rouleur !
Le marathon s’améliore, 5’ de mieux que mon meilleur temps… je suis super confiant, je suis capable de passer sous les 3h (sur un parcours moins hard) !
Me voilà 3ème belge. Chez les pros, seul Axel termine la course…après une journée difficile !
Au risque de ne pas voir tout le monde dans un avenir proche, je le fais via ce mail : MERCI :
D’avoir participé à ce souper afin de boucler les budgets
De m’avoir soutenu via votre société
D’avoir bu quelques bouteilles de vin cuvée « Kona 2011 »
De continuer à réfléchir et à me coacher pour me faire progresser dans les 3 disciplines
De prendre du temps pour soigner les pépins physiques
De vous couper en 4 pour m’apporter une aide matérielle
De me supporter au quotidien (énorme prouesse !)
De croire en moi…
Quelle fierté d’être soutenu par autant de personnes, ça vous donne des ailes quand le physique est au bout du rouleau…
C’est la 6ème fois que j’ai la chance de franchir la ligne d’un IM… et aujourd’hui, lendemain de course, je sais que ce n’était pas la dernière fois.
Maintenant place au repos, aux excès… et surtout, direction Honolulu pour 5 jours de vraies vacances !!!
A très bientôt,
Ben
Les quelques photos ici
Hawaii 6h35 du matin, 18h35 en Belgique les 80 pro’s qualifiés prennent le départ de cette course mythique et en même temps, le championnat mondial de longue distance.
1,8 km de natation, 180 km de vélo et 42km de course à pied, le tout dans une température avoisinant les 38° et un taux d’humidité de 75%, rien de plus ni de moins ...
Axel se trouve dans le premier groupe de poursuivants et étais bien en route pour faire une bonne course.
Au mi-chemin Axel se fait heurter par un autre triathlète et perd ses lunettes de natation, donc obligé de poursuivre la natation dans des conditions difficiles et fatigantes.
Il termine la natation en 52 minutes et entame les 180 km de vélo et constate à son regret qu’il ne dispose pas de ses bonnes jambes et souffre dans une discipline qu’il gère habituellement bien et il pense dans ses conditions à se retirer de la compétition, mais bannis heureusement l’idée rapidement, pour déposer son vélo après 4h53’36"
Le marathon il se voit isolé suite à son moins bon parcours vélo et faire un marathon quasi seul avec les éléments, ses doutes et ses incertitudes, mais courageusement il poursuit son chemin
En route vers l’arche de triomphe de l’arrivée avec l’idée dans la tête qu’il n’est pas venu ici pour abandonner si vite.
La ligne d’arrivée doit avoir une influence positive pour un athlète et l’on le voit terminer derrière la deuxième femme pro, pour enfin entendre scander son nom "AXEL YOU ARE AN IRONMAN".
Le marathon il le cours en3h07’36".La course complète il le termine comme 28ème homme pro en : 8h58’13"Riche de cette expérience pour l’an prochain ?!
Ah oui un petit détail : il y avait plus de 1900 athlètes au départ pour cet édition
Donald Zeebroek