(un petit livre mais en format "poche" ; ce qui ne vous prendra pas trop de temps à lire)
Après l’enchainement des courses en avril-mai-juin, la reprise de l’entrainement en juillet, l’annulation des dernières compétitions belges en aout, je suis parti le 21 aout dernier pour l’Australie avec un certain mélange de peur, de stress et d’excitation.
Partir quasi 1 mois si loin et en solitaire, tout ça pour participer à une "banale" course en apparence mais en même temps tellement importante, ca vous fait vous poser quelques questions : sur l’impact de votre sport sur vous même, sur la raison de tout ces sacrifices mais également sur l’équilibre voire le déséquilibre que cela peut apporter, bref des questions de sportifs dits de "haut niveau" qui survivent grâce à leur sport...
Alors les jours d’acclimatations passent et les questions se résolvent naturellement, je me retrouve dans un petit coin de paradis à faire ce que j’aime et ce à quoi je semble être doué, ce à quoi j ai consacré des milliers d’heures mais qui m’a apporté énormément de joie en retour.
Ces jours-là ont passé à une vitesse folle, les journées commençant au lever du soleil vers 6.00 AM et finissant au coucher du soleil vers 5.30 PM. Entre les deux, j’ai vécu la vie à l’Australienne, du sport le matin, un bon petit lunch le midi, un peu de plage, du sport l’après midi, un petit apéro et un sommeil réparateur dès la tombée de la nuit !
La piscine est extra, j’ai trouvé un groupe de cyclistes avec lesquels j’ai discuté longtemps et qui me font découvrir les coins sympas de la région, pour courir, j’ai un sentier qui m’offre une vue sur l’océan d’un coté et une vue sur la marina de l’autre, un paradis pour multi-sportifs !
En plus de cela, ma mamy australienne chez qui j’habite est une « beauty », une mère Theresa mexicaine hyperactive de (j’estime) 75ans qui à la main sur le cÅ“ur, qui enseigne l’espagnol, le piano, prend des cours de français, de yoga et de danse, fait de la marche à tout heure de la journée et qui entre tout cela, me donne des infos et me conduit un peu découvrir sa ville d’adoption.
Habite chez elle, un homme de 63ans, originaire d’Afrique du Sud qui a pratiqué tous les sports et qui a participé à l’ironman d’Afrique du Sud en 1988 à l’époque où tout était permis, l’épreuve consistait même en un enchainement de canoë, de vélo et de course-à -pied, cette même épreuve faisait partie d’un autre événement : l’Ultraman composé de l’ironman ainsi que plusieurs marathons, des courses cyclistes, des courses de natation et de canoë, le tout réparti sur un an. On a rien inventé ces dernières années, l’homme à toujours eu l’esprit tourné vers le dépassement de soi voire vers la folie !
Bref, je me sens bien et les doutes et questionnements s’évaporent. Je me recentre sur mon objectif de la saison, voire de ces 4 dernières saisons ! Vous vous rappelez surement qu’après l’obtention de mon Master en Sciences Eco, je m’étais donné 4ans pour atteindre mon potentiel maximal, aujourd’hui, cela fera 4ans, 4années de progression constante, d’entrainements réguliers, de belles, voire très belles, victoires, parsemées par quelques périodes creuses mais qui m’ont fait grandir !
Alors j’ai abordé ces championnats du monde comme une sorte de « test » après 4années d’étude en « pratique du sport de haut niveau » et dans tous les cas, l’issue allait être intéressante : soit j’échoue au test et « ok », je vais de l’avant sans regrets, me tourner vers de nouveaux horizons, soit je réussis et s’ouvre alors devant moi la possibilité de continuer la progression et d’aller toucher de nouveaux sommets dans un sport que j’adore et qui me correspond bien.
Avec tout cela en tête, c’est parti :
Les conditions étaient parfaites, océan très calme, température idéale, belles routes, public extra, tracé à pied très sympathique et ravitos au top !
Cela m’a permis de faire une course en 3h59’, ce qui est relativement honorable et dont je suis assez fier !
Pour la petite histoire, lors de la remise des prix, le champion de la catégorie m’a avoué avoir été informé de ma belle foulée et s’est donc donné à 1000% pour que je ne puisse pas le rattraper, il m’a dit avoir eu chaud en me voyant revenir sur la fin, malheureusement je n’ai pas eu ces infos là durant la course !
Bref, belle course, content de l’avoir terminée afin de consacrer du temps à la découverte des lieux touristiques et naturels ! De prendre du temps pour faire autre chose, comme du surf, aller voir les baleines, aller manger un burger ou deux, visiter l’arrière pays, aller faire coucou aux koalas et aux kangourous et visiter la plus grande ile de sable au monde : Fraser Island (où la chance de survie diminue à 5% une fois passé 30’ dans l’eau…)
Concernant la correction du test, c’est en cours mais les rumeurs racontent que l’évaluateur hésiterait entre « 12/20, ce qui est bien mais pas top » ou « Continuez dans cette voie Mr Humblet, vous serez un jour amené à faire de grandes choses ici bas ».
A suivre…
Merci d’avoir pris le temps de lire ce compte-rendu un peu spécial, faisant office en même temps de rapport de course mais aussi de bulletin psychanalytique !
Merci à toutes les personnes qui ont rendu ce rêve possible, vous êtes tellement nombreux et nombreuses que vous citer prendrait encore une bonne page, sachez juste que du plus profond de mon cœur, je vous suis énormément reconnaissant,
